Et si les Sims pouvaient vous aider à améliorer la relation avec votre cheval ?
Le jeu “Les Sims” a marqué toute une génération d’ados, aujourd’hui en partie devenues des cavalières. J’en fais partie (#Motherlode). Et si toutes ces heures passées sur les Sims pouvaient aujourd’hui vous être utiles ? En effet, le fameux prisme vert (ou orange ou rouge selon l’humeur de votre Sims) au-dessus de la tête de votre Sims sera une aide précieuse pour améliorer la relation avec votre cheval. C’est parti ! press play ▶️ “Sul Sul !”
RENFORCER SA RELATION AVEC SON CHEVAL
Agathe Nobis
11/17/20247 min read


Nous avons toutes et tous une jauge de bien-être
L’une des qualités du prisme vert des Sims, c’est qu’il nous indique clairement l’état émotionnel de notre personnage. En un coup d’œil, nous pouvons voir clairement s’il va bien, pas très bien ou très mal pour ensuite aller vérifier dans ses paramètres quels sont ses besoins. Cela vous rappelle peut-être un des axes qui se travaille en thérapie : comprendre et satisfaire ses besoins 🎯. Sauf que nous devons nous retrousser les manches dans la vraie vie et aller chercher nous-mêmes quels sont nos besoins : pas de petit prisme au-dessus de notre tête...
Mais ce prisme est symbolique ! Je vous propose de le visualiser pour interroger votre état intérieur : à cet instant, est-il vert flamboyant ? D’un vert plus timide ? Orange ? Carrément rouge sang ? Prendre le temps de le visualiser, c’est prendre le temps de mettre sa journée en pause pour accueillir cette information, sans la juger. Vous pourrez ensuite questionner votre corps pour savoir de quoi il a besoin : de repos ? De nourriture ? D’interaction sociale ? D’aller au cheval ou, au contraire, de rester sur le canapé ?
C’est pareil pour votre cheval ! Lui aussi a un prisme, un état intérieur global. Et contrairement à nous, impossible de le questionner sur comment il va, nous devons le “deviner”, ou plutôt le déduire 💭, selon son caractère, les événements de sa journée, a santé, etc.
Bref, nous avons toutes et tous un petit prisme imaginaire au-dessus de notre tête, ou entre les oreilles pour les chevaux. En prendre conscience et le visualiser, c’est se donner un outil supplémentaire pour identifier les besoins de chacun·es et de vivre une relation plus harmonieuse.
C’est bien joli tout ça, mais c’est plus facile à dire (ou plutôt à écrire), qu’à faire !
Voici quelques pistes dans les prochains paragraphes pour visualiser et comprendre ce prisme.
Les causes d’une jauge de bien-être trop basse
Notre cheval, comme nous, a des besoins fondamentaux : la trivialité de la vie, en somme. C'est-à-dire dormir, manger, boire, bouger, être en lien avec les autres, etc. Bien sûr, selon sa personnalité, certains besoins seront plus prépondérants que d’autres (coucou les introvertis et les extravertis). Mais tous ces besoins sont bien présents.
Il y aura des jours où il sera chafouin parce qu’il a mal dormi, encore avec la “trace de l’oreiller” ou plutôt “de la paille” (ou du crottin pour les plus crados… les propriétaires de chevaux gris qui ont très souvent la moitié de la tête marron au réveil, on est ensemble).
Peut-être que la ration du matin a été tardive. Cela génère des frustrations plus ou moins bien régulées.
Peut-être encore que votre cheval est en manque de son copain ou de sa copine qui a changé d’écurie. Ou alors, il y a eu des feux d’artifice la veille…
Ces événements qui font baisser la jauge de votre cheval, et font tourner son prisme du vert 🟢 au rouge 🔴, peuvent être ponctuels ou chroniques.
Si l’événement est ponctuel, la jauge de votre cheval pourra rapidement revenir à la normale dès que son besoin de sécurité sera rempli. C’est par exemple le cas d’un cheval en extérieur qui a eu peur de quelque chose, fait un écart, puis revient en lien avec vous et s’apaise une fois l’objet de la peur passé. C’est le fameux levage de tête en mode surveillance, suivi moins d’une seconde après par un retour au broutage comme si de rien n’était.
Par contre, de petits événements chroniques vont “apprendre” au cheval que l’exception est en train de devenir la règle. C’est comme si son “seuil” face à un événement s’abaissait. Il y devient plus sensible afin de pouvoir continuer à garantir sa sécurité 🦺 face à cet événement récurrent. Il va alors mettre à jour son système de sensibilité. Le risque, c'est de déréguler son système nerveux, et d’avoir du mal à refaire la “mise à jour” dans l’autre sens, après un changement de contexte. Si vous passez d’une pension avec de nombreux “stressés” à une pension plus “secure”, cela peut mettre beaucoup de temps pour que la jauge de votre cheval reprenne une forme normale. Il vous faudra alors vous armer de patience.
Les causes d’un prisme qui vire au rouge sont donc nombreuses. Il est normal que votre cheval passe par des émotions autant négatives que positives. Un cheval qui ne réagit plus et qui continue à avoir un prisme vert fluo alors qu’il est en danger ne pourra pas réagir de manière adéquate à son environnement. Mais un cheval coincé avec un prisme rouge s’épuisera, comme nous allons le voir dans la partie suivante.
Les dangers d’une jauge trop basse et d’un prisme qui vire au rouge
Nos chevaux, comme nous, vont consommer de leurs ressources pour fuir le danger, répondre à leurs besoins et rétablir un état de bien-être. Le but de tout organisme, c'est de maintenir son équilibre, ou “homéostasie”.
Mais cela a un coût ☝️.
Tant que votre cheval n’est pas complètement dans le rouge, il aura assez de ressources pour faire face. Par exemple, si sa jauge de faim est basse, mais que sa jauge de sommeil est pleine, il aura l’énergie pour aller chercher de la nourriture ailleurs dans le pré. Si sa jauge de faim est basse ainsi que celle du sommeil, mais que sa frustration a fait baisser sa jauge de contrôle de soi, ça va taper fort dans la porte du box et il va devenir chonchon si la ration a du retard.
Si le prisme de votre cheval est rouge trop souvent (et surtout trop longtemps), c’est le signe qu’il n’a pas les ressources nécessaires pour se réguler. S'ensuit un cercle vicieux où le rouge devient de plus en plus sombre sans pouvoir aller chercher de nouvelles ressources. Dans ces moments-là, même si nous sommes “activées” par le comportement négatif de notre cheval, se mettre en colère ou le punir ne fera qu’assombrir son prisme, réduire sa capacité à aller mobiliser de nouvelles ressources, etc. Tout le monde est perdant 💥.
Dans ces moments-là, grâce à la co-régulation, c’est vous qui allez aider votre cheval. C’est ce que nous allons voir dans la partie suivante.
Pas de “cheat codes” aux écuries
Hélas, il n’existe pas de code, comme dans les Sims, pour remplir en un clin d’œil les besoins de notre cheval pour qu’il repasse dans le vert (#motherlode). Mais à la fois, tant mieux ! Tant mieux si nous avons l’occasion de chercher à le comprendre, de voir ce qui répond à ses besoins et de créer une véritable relation avec lui. Car ce n’est qu’en étant en lien avec notre cheval que nous pourrons mener une relation seine et résiliente.
Mais il existe des astuces pour améliorer la jauge de votre cheval !
Une des premières étapes, et pas des moindres : apprendre à lire son cheval (ses signes de conforts, d’inconfort, de plaisir, etc.). Pour cela, il faut bien sûr aiguiser son œil, connaître les particularités de son cheval, mais aussi se tenir informé des dernières avancées scientifiques 🔎.
En effet, la recherche nous permet de mieux comprendre les chevaux, car parfois nos intuitions ne sont pas exactes. Nous pouvons par exemple avoir tendance à l’anthropomorphisme (apposer des lectures “humaines” aux chevaux). Il existe de nombreux comptes Instagram de vulgarisation scientifique, ou même des parcours de formation en ligne d’éthologie (dans le sens “étude animale”) axés sur le cheval auprès desquels vous pouvez apprendre.
Enfin, parfois, nous avons tellement la tête dans le guidon, que nous n’avons plus le recul nécessaire pour faire les bons jugements. Entoure-toi de personnes de confiance ayant de l’expérience avec les chevaux, et échangez vos interprétations de manière bienveillante. Attention, tous les avis ne sont pas bons à prendre !
Comment visualiser ce prisme entre les oreilles de votre cheval peut vous aider ?
Voilà (enfin) le cœur de cet article : comment se servir de ce fameux prisme que vous visualisez maintenant clairement au-dessus de la tête de votre cheval ?
Utiliser la jauge en extérieur
Un des premiers usages de ce prisme serait de le visualiser 💭 pendant vos sorties en extérieur. Avant de partir, jugez l’humeur globale de votre cheval : cela servira de point de départ. Ensuite, pendant votre balade, prêtez attention aux réactions négatives et positives de votre cheval : ils vont améliorer ou détériorer la couleur de son prisme.
Le but du jeu ? Ne pas descendre en dessous de l'orange ! Dès que votre cheval frôle avec le prisme rouge, offrez-lui un moment pour se recharger. Cela variera selon son caractère. Vous pourrez par exemple lui offrir un moment de broutage ou une friandise. Ou alors, un galop sur un chemin qu’il affectionne. Ou encore, tout simplement, rentrer aux écuries.
Utiliser la jauge pendant le travail
Idem pendant vos entraînements : la couleur de ce prisme vous permettra d’adapter votre séance pour que votre cheval donne le meilleur de lui-même, dans des conditions optimales. Cela lui permettra également de faire un meilleur apprentissage (✅ on apprend mieux quand on est content…).
Faites un dernier check de ce prisme à la fin du travail afin de terminer sur une bonne couleur. Parfois, juste 5 minutes de jeux ou de grattouilles à la fin de la séance, mais toujours dans le manège ou dans la carrière et toujours sellés, permettront de terminer la séance au vert et donc de ne pas créer une mauvaise association avec le travail (ni avec vous !).
Utiliser la jauge aussi sur soi
Enfin, vous allez être la première personne à pouvoir aider votre cheval à se réguler. Si vous aussi, vous êtes dans le rouge, cela va être difficile pour votre cheval de bénéficier d'une co-régulation de votre part. Essayez donc aussi de visualiser la couleur de votre prisme avant la séance, pendant et après.
Si vous n'avez pas facilement accès à votre état intérieur et/ou à vos besoins, cela se travaille très bien en thérapie. De plus, apprendre à se lire soi-même et à s’autoréguler vous sera très utile au cheval, mais aussi dans la “vie civile”.
Et vous, le prisme de votre cheval est de quelle couleur aujourd’hui ?
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Consultation psychologique dédiée au cavalier :
Psychologue clinicienne et psychothérapeute diplômée d'Etat
Numéro RPPS : 10008961269